mardi 10 février 2009

Et si on s’les BDXait ces échantillons ???


Premier post sur mon futur stage : mes échantillons !!!




Alors, à quoi ressemblent des échantillons d’OSL ??? Déjà, qu’est-ce que l’OSL ?



L’OSL...
Pour faire simple et parce que c’est un peu le sujet de mon mémoire, je ne vais donc pas vous y mettre mes 100 pages, l’OSL est, tout d’abord, l’abréviation de Luminescence Optiquement Stimulée. Il s’agit d’un processus de datation basé sur le principe qu’un matériau cristallin émet de la luminescence lorsque celui-ci est excité par un rayonnement lumineux. La luminescence émise est alors fonction du temps pendant lequel le matériau en question n’a pas été soumis à la lumière...
En gros, si une céramique (pour faire simple) a été enfouie pendant 1 500 ans, la luminescence qu’elle va émettre va permettre de dire qu’elle date effectivement de 1 500 ans (avec une marge d’erreur, bien sûr ! On n’est pas non plus des devins !)...
Je sais, ça paraît invraisemblable de pouvoir dater un objet archéologique juste en le plaçant sous une lumière ! Mais ça marche ! C’est d’ailleurs en grande partie pour cela que ça m’intéresse !

Mes échantillons d’OSL...
En réalité, c’est beaucoup plus complexe ! Et première différence avec mon exemple explicatif, mes échantillons ne sont pas des céramiques mais des sédiments de couches archéologiques de la transition Paléolithique Moyen – Paléolithique Supérieur... Plus précisément, du Châtelperronien... C'est-à-dire, de l’époque où l’Homme de Neandertal a fait place à l’Homme Moderne !
Comme je suis persuadée d’avoir perdu tout le monde, j’vais reprendre sur mes échantillons... Ce sont des sédiments, pour faire plus simple... de la simple terre, prélevée sous une bâche noire pour éviter tout contact avec la lumière solaire. Cette terre est enfermée dans des tubes en plomb (pour éviter les rayonnements cosmiques qui pourraient venir perturber le signal OSL... mais là, je reperds tout le monde). L’impératif, vous l’avez compris si vous avez un peu suivi, c’est qu’ils ne doivent pas être ouverts, ni exposés à de la lumière (ce qui transforme les dateurs TL et OSL en véritables taupes, vivant dans des chambres noires tout le jour durant...) !



Allez expliquer ça à la douane et aux contrôles dans l’aéroport... ça risque d’être folklo !!! D’ailleurs, le prochain post sera consacré à ma dernière formalité : les autorisations !

Bref, mes échantillons proviennent d’un site français et sont sous la responsabilité du labo de ma fac... Je dois donc les référencer soigneusement avant de les embarquer avec moi ! C’est ce qu’on appelle les BDXer... À la base, BDX est l’acronyme de Bordeaux, signalant ainsi à tout autre laboratoire que les échantillons appartiennent au labo de Bordeaux. On donne à chaque échantillon un "numéro de BDX", c'est-à-dire qu’on le renomme à partir de l’appellation BDX à laquelle on ajoute un numéro... "Attribuer un numéro de BDX à des échantillons" étant trop long, le verbe "BDXer" et tous ses dérivés sont donc apparus dans notre langage interne ! C’est un peu comme le verbe "maniper" qui n’existe pas tandis que "manipuler" est la bonne version, inutilisée car trop longue !!! ^_^

Ce n’est qu’une fois que tous les échantillons seront BDXés qu’ils pourront sortir du labo et faire plus de 9 000km avec moi pour bénéficier d’une datation OSL en Corée !!! En réalité, BDXer un échantillon, c'est pas super compliqué, il faut juste bien le faire ! ^^

Prochain post : Non, je ne suis pas une dangereuse terroriste !

3 commentaires:

K. a dit…

ok c'est bon j'ai suivi^^

Anonyme a dit…

J'aime bcp ces créations de verbes réduits. Un peu comme "camper" à la place de "camping-caravaninger" bien plus long.
Mais je m'égare.

Kyra ^ ^ a dit…

mdr ! Oui, drôle de verbe que celui de "camper"... ^^